"Les Grandes Occasions" d'Alexandra Matine
Ce livre est arrivé dans ma boite aux lettres, le jour où j'ai reçu pour soldes de tout compte au titre de ma pension pour quelques mois passés dans l'administration 5,08€. En 1983, j'ai tout lâché pour ma fille aînée parce que j'avais des doutes sur sa nourrice. Aujourd'hui, je la vois de moins en moins, elle, sa sœur, son frère mais la vie est ainsi, j'ai voulu lire ce livre parce que la vie d'Esther me parlait. Oui, la détresse d'Esther me parle mais je n'ai eu aucun plaisir à lire ce bouquin car il est tout simplement désespérant. Je regrette l'avoir acheté car je garde confiance en la vie...
"Un tesson d'éternité" Valérie Tong Cuong
Je n'ai pas aimé du tout ce livre et moins encore son héroïne principale. Au moins l'auteure a-t-ell eu le talent et/ou le courage de tracer des les premières lignes de ce roman les contours obscurs de l'âme de cette pharmacienne de province sans grand relief ni dans sa vraie vie, ni sous la plume de la narratrice. Et puis pour avoir croisé son clône, pharmacienne ou plutôt femme de pharmacien dans une vie antérieure, je l'ai tout de suite détestée. La mienne n'a encore tué personne aux dernières nouvelles quoique... Mais revenons à cette intrigue ou ce ronron insignifiant autour d'un fait d'actualité qui vient fendiller la cloison entre passé et présent de cette "cacique provinciale". Du reste, la fin n'a pour moi rien de "sidérant" tel qu'écrit sur la manchette de ce bouquin. Je vais même vous la livrer pour vous éviter de perdre du temps si vous acheter ce livre. Ses vieux démons vont refaire surface et comme une expression populaire le dit si bien "chassez le naturel, il revient au galop". En un mot, à la faveur d'une rencontre plus qu'improbable, elle va tuer celui qui la harcelait à l'école et on ne comprend pas bien ni pourquoi, ni comment lui est venue cette pulsion. Ce roman ne m'a pas prise à la gorge. Il m'a juste fait bailler d'ennui sur la terrasse de mon bungalow en camping ! Au suivant.
"Sarà Perché ti Amo" de Serena Giuliano
Je me suis remise à lire et, contre toute attente, je me suis laissée séduire pour ce petit roman vif et ensoleillé à la fois. Ironie du sort, j'ai lu la première page, un mardi de pluie intense. Petits chapîtres rédigés avec une plume incisive où les deux héroïnes se relaient pour parler de leur vision de ce séjour sicilien qui aurait du être idyllique pour chacune d'entre elles. Le coup de crayon de l'auteure n'épargne l'égo ni de l'une, ni de l'autre. Chacune va voir au court de cet été trop chaud ses certitudes vaciller... Leur couple, aussi. A lire pour se distraire sur la plage. A méditer également. Bref, un roman de vacances mais pas de gare, loin de là car c'est malgré le côté girly de la bonne littérature. C'est mon point de vue.
* Le Grand Monde * de Pierre Lemaitre
Je le déplore. Je suis devenue paresseuse pour lire, tout le temps à délaisser mon ouvrage pour papillonner à toute autre activité comme sroller mon téléphone portable ou m'agiter si je n'ai pas de couture ou de cuisine à faire. Je vous rassure, c'est pareil avec le tricot. Deux fois que je détricote un paletot pour Mini-Chou parce que je traine et que la taille entamée est déjà périmée. Il l'aura, peut-être, pour sa majorité. Je me suis donc reprise en main avec une astreinte mensuelle, lire un bouquin au moins. Celui-ci au rayon des nouveautés me tendait les bras. Je l'ai acheté et j'ai eu beaucoup de plaisir à le lire. Un mois quand même...
Mais au-delà de cette saga famiales de Beyrouth à Saigon en passant par Paris, ce qui m'a frappé c'est la situation économique après-guerre quasiment identique à celle que nous connaissons actuellement. Inflation bien pire que celle que nous encaissons, grèves générales, ordures ménagères laissées en plan et misère galopante. Alors, croisons les doigts pour qu'une nouvelle période plus sereine vienne à la fin de ce cycle que nous vivons. Sinon se dire que l'homophobie est encore de mise dans la société...
Enfant terrible de Luc Besson
J'ai acheté ce livre sur Amazon et d'occasion parce que je venais de lire un article sur le Pays Briard. J'ai beau avoir déménagé, Google continue à me distiller des nouvelles de "là-bas". Enfant terrible est l'autobiographie de Luc Besson et ce n'est pas son parcours cinématographique qui m'a poussé à lire son bouquin. J'ai simplement appris, avec surprise, que le célèbre cinéaste avait passé une partie de son enfance à Saint Augustin en Seine et Marne et qu'il était allé au même bahut que mon aînée à Coulommiers. Il me fallait le lire.
Bien que j'ai mille et une choses à faire, je me suis mise au défi de (re)lire au moins deux livres par mois. J'ai commencé ma thérapie par celui-ci. Dès les premières pages, on est séduit par le style et la façon simple, sans artifice que l'auteur prend pour raconter une enfance nomade, solitaire mais libre, peuplée de rêves. On comprend vite la genèse du Grand Bleu. Enfant plus espiègle que "terrible" d'avant la télé, les tablettes et les jouets à ne savoir qu'en faire. Il rêvait et composait avec son quotidien. Sa mère sans démonstration d'affection veillait quand même sur lui avec de petits moyens. J'ai vraiment aimé ce livre et je me suis retrouvée, un peu (beaucoup) dans cet enfant solitaire, livré à lui-même car ma propre mère préférait son boulot... Ca se lit comme un roman et c'est très agréable. Le second sur ma liste s'annonce un peu plus âpre à lire.
¤ 209, rue Saint Maur ¤
Ce livre est lu et digéré depuis bien longtemps. Avant les fêtes et mon déménagement. Je ne trouve que maintenant, le temps de relater cette lecture qui évoque pour moi tant de souvenirs car j'ai été apprentie de 1978 à 1980, en face, dans une cour identique en tout point à celle de cet immeuble, au 210 de la rue Saint Maur. J'ai aimé comment la narratrice raconte sa façon de partir à la découverte de l'histoire du quartier au travers ses déambulations dans les cages d'escalier. J'ai retrouvé des sensations, les mêmes qu'au temps où mon patron d'alors, un brave homme, m'envoyait lui chercher ses demis de bière au café à l'angle du porche où il fallait être un habile conducteur pour rentrer les camions de l'entreprise. Des types H Citroën, toute une époque. Les Peintures de Paris ont depuis grignotté la brasserie du bougnat dont l'épouse était mère poule avec moi et me cuisinait du foie de veau, tous les mardis. Au 207, il y avait un atelier de mécanique et j'avoue avoir flirté, un temps, avec le mécano avant de rencontrer Jules. Bref, vous imaginez bien que cette autobiographie d'un immeuble m'a captivé et beaucoup plu. C'est une histoire de Paris autre que celle dont les manuels et guides sur la capitale nous abreuvent. A lire pour découvrir un Paris populaire.
J'ai terminé ma carrière à cette adresse derrière cette vitrine bleue en y domiciliant ma petite entreprise. Ironie du sort, elle était située dans une rue à l'angle de la rue Saint Maur mais côté XIème arrondissement. Ca ne s'est pas bien terminé mais ce n'était pas de mon fait. J'en veux encore à ma banquière d'alors et à l'APHP qui a tant tardé à me régler mes factures. On ne va pas refaire le film mais je crois qu'avec l'assurance que j'ai repris aujourd'hui, ça ne se serait pas terminé pareil. N'empêche que ce quartier évoque pour moi de bons souvenirs et non loin de là se tient l'Atelier des Lumières avec son expo sur Cézanne. J'ai prévu de m'y rendre prochainement. Même si depuis que j'ai les clés de ma maison, je n'ai plus trop de temps à consacrer aux loisirs.
Les vitraux Gabriel Loire et autres considérations
Ce billet n'était pas prévu au planning de la semaine mais puisque France 3 a, hier soir, diffusé un reportage sur les vitraux et les ateliers Gabriel Loire, voici des photos de l'église dont il était question. Photos prises en février lors de notre première balade dans les environs de Chartres. Il s'agit de l'église Saint Lazare de Lèves, tout en béton dont il ne subsiste du temps ancien que la tour de son clocher. Reconstruite en 1956, elle est curieuse à voir car très dénudée, si on excepte ce mur en vitrail posé sur une dalle de béton de 228m² par où le soleil entre.
Heureusement, oserai-je écrire car entrant dans cette église, j'ai eu envie de reprendre une chanson de Francis Cabrel. "Je suis entré dans l'église, je n'y ai vu personne que le regard éteint du plâtre des statues". Dans cet univers gris, minéral et froid, une seule statue, celle de la Vierge domine l'autel. Dehors, on entendait le vent souffler. Dans le reportage, on faisait état du savoir faire incomparable et mondialement connu de Gabriel Loire dont les ateliers se situent non loin de cet édifice religieux au bord de l'Eure. C'est une quatrième génération qui emboite le pas au patriarche qui a mis au point le procédé de fabrication sur plaque de verre de ces vitraux. Ca, je ne savais pas. Sinon, l'église va être bientôt restaurée car son béton souffre. Voir l'encart ci-dessous et cette autre émission télé qui fait froid dans le dos...
Dimanche soir, nous avons regardé l'émission sur France 5 consacré à l'envers d'un matériau de construction que nous pensions, collectivement, complètement "béton". Hélas, la catastrophe du pont de Gênes a délié les langues et poussé nos têtes pensantes à des audits qui font froid dans la dos car le béton n'est qu'un colosse aux pieds d'argile.
* Molière, la Fabrique d'une Gloire Nationale *
Je n'étais pas revenue à l'Espace Richaud depuis avant le Covid. Du coup, j'ai encaissé le coup d'être passée dans la grille des tarifs à celui de sénior. Molière est à l'honneur cette année. Il aurait eu 400 ans mais son oeuvre n'a pas pris une ride. Il demeure intemporel et universel. Qui ne connait pas une seule tirade d'une de ses pièces. Cette expo retrace sa vie et au-delà, jusqu'à nos jours. De saltimbanque à cet homme de théâtre chéri du Roi. Sauf qu'on apprend qu'il était, malgré lui, introduit à la cour par le biais de son père, tapissier du Roi. N'empêche, il lui fallait quand même un sacré talent et quand même, une certaine pertinence ou impertinence... C'est selon.
La Comédie Française, les musées Carnavalet, Lambinet et même des théâtres nationaux et internationaux ont prêté de belles pièces à l'image de ces costumes de scène plus ou moins récent. Beaucoup d'écrits avec des plumes d'hommes de théâtre comme Gérard Philippe. Hélas, la photo ne rend rien à cause des cages en verre. On parcours la vie de celui qui nous a laissé un héritage considérable. Terminer ce billet avec ce dessin de Plantu qui s'est emparé de Molière pour illustrer les débats autour du confinement lors de la crise du Covid. Ca se passe à Versailles, Espace Richaud jusqu'à mi avril et c'est 5€ plein tarif, du mercerdi midi au dimanche soir.
L'Espace Richaud sous le soleil de février... Ca fait du bien.
2022, année Molière
Aujourd'hui Moliere aurait eu 400 ans. Autant dire qu'il va être à l'honneur tout au long de l'année. Expositions, spectacles, émissions culturelles vont lui être consacrés pour le plus grand bonheur des amateurs de ce personnage hors normes et de toute son oeuvre toujours aussi contemporaine. Pour ma part, baignée dans cette culture théâtrale dès ma plus jeune enfance - à Versailles, on n'y coupait pas - je me réjouis. Bien entendu, il se pourrait que la pandémie joue les trouble-fête. Une exposition à l'Espace Richaud ouvre ses portes dès aujourd'hui. J'ai projeté de m'y rendre très prochainement. J'ai vu que nombre de ses grands classiques seront joués dans des salles prestigieuses comme la Comédie Française ou l'Opéra Royal. A voir selon l'évolution de la pandémie et ses conséquences sur notre vie culturelle. En attendant, je vous souhaite un très bon weekend.
* Flying Dragon * sur la place Vendôme
Un étrange aéronef s'est posé sur la Place Vendôme. Rouge ou orange selon la lumière parisienne, *Flying Dragon* est oeuvre majeure de l'artiste Alexander Calder (1898-1976). Long de 17 mètres pour une hauteur de 9 mètres et une envergure d'un peu plus de 6 mètres, il se trouve là dans le cadre de la FIAC Hors les Murs. Au temps où j'étais encore active, je ne ratais sous un aucun prétexte cette manifestation si riche en curiosités et en originalité. La place Vendôme est un écrin précieux assez vaste pour accueillir et mettre en valeur ces oeuvres monumentales.
Selon l'angle d'où on observe cet avion fait de 1975 feuilles de métal pour un poids de 18 tonnes, aérien sur ses trois points d'appui, il change son apparence pour de loin ressembler à un papillon. Voici pour moi, une belle entrée en matière, une rampe de lancement pour faire décoller ce blog vers sa destinée avec un retour aux fondamentaux, loin de mon ancien mur des lamentations. Si vous êtes à Paris ou si vous passez par la capitale * Flying Dragon * sera sur le tarmac parisien jusqu'au 2 janvier 2022. Bonne semaine.