Un peu de tout, beaucoup de rien #94#
Un beau matin, rentrant de courses, j'ai trouvé devant ma porte ce petit cageot de nectarines et de pêches du jardin de ma voisine. Nous en avons fait une excellente compote. Ci-dessous, un grillé (normand) ou un pommé (breton) par pure gourmandise et une poire dans mon jardin. Pas qu'une mais si elles sont plus grosses que l'an passé, elles sont moins bonnes voire pas bonnes du tout.
Peu de temps après avoir photographié ces vaches si paisibles dans le champ sous la fenêtre de ma chambre, j'ai appris, interdite, l'étendue d'un séisme de magnitude 7 au Maroc. Mon atelier couture dans la touffeur caniculaire de la semaine dernière où je n'ai pu rien faire sur mes ouvrages en cours. 32] dans l'Orne, c'est inédit. Sinon, il faut que je range cette mezzanine avant les frimas car cet espace sera plus cosy et plus chaud pour regarder la télévision. C'était la dernière semaine estivale. Je redoute, un peu, les mois à venir. Si cela ne va vraiment pas, je chercherai une petite location en ville. On se rassure comme on peut...
Le Prince au Bois Dormant
Ce jour là, il a fait chaud, très chaud sur la Normandie. Insolite de voir le jardin couleur paillasson. Dans le jardin, seules les fleurs d'hibiscus et de pois de senteur affichent encore quelques couleurs vives. Sinon, les poires grossissent lentement. Elles ont soif. Je ne sais pas si les mûres résisteront.
Pour éviter le coup de chaud, nous avons donc travaillé dans la maison et ô suprise dans le placard de la cusine !
J'ai trouvé dans le placard derrière un vieux papier peint le Prince au Bois Dormant. Il veille sur mes pots vides à confiture à garder précieusement puisque le verre pourrait venir à manquer. Sinon, je me demande si un jour, Jules se décidera à déverrouiller ce volet dont nous n'avons pas la clé pour voir comment la lumière entre sur cette fenêtre dont l'appui est propice à mon avis pour y poser des orchidées.
En rentrant de la déchetterie où nous avons bien sué, j'ai été attristée par le spectacle du bétail assoiffé. Si, si, nous sommes bien dans l'Orne au coeur de la réputée verte Normandie. J'avais titré que ça serait l'été de tous les dangers et je ne m'étais, hélas, pas trompée car ailleurs des hectares de forêts brûlent et ces incendies ne laissent aucun répit aux pompiers. Quand nous reviendrons après notre séjour à Lyon, j'espère que la pluie sera tombée...
Jeudi dernier, en Normandie
Jeudi dernier, en Normandie, la météo a été belle. Une trouée de ciel bleu dans un mois de mai bien gris. A l'Aigle dans l'Orne, nous avons pris notre premier café en terrasse... au soleil et non loin de l'imposant clocher de Saint Martin. J'étais si pressée de boire ce noir breuvage que la photo est floue. Tant pis. Jeudi dernier, en Normandie, nous avons vu des vaches dans de vertes prairies et par hasard, nous sommes passés devant les Manufactures Bohin. Vous savez les aiguilles à coudre made in France, d'une qualité irréprochable. Pas étonnant car le décor alentours est serein. Sérénité comme cette vue sur un vert vallon depuis une des chambres à l'étage de cette maison que nous avons visitée avec ses iris mauves à l'entrée. Donner suite ou pas. Là est la question car nous n'avions nullement prévu de devenir normands. Toujours est-il que tout à l'heure, nous reprenons la route pour une contre-visite. Je ne serai donc pas particulièrement présente ces jours-ci sur les blogs et les réseaux sociaux. J'ai un peu la tête ailleurs, j'avoue...
Une nature confinée et nous avec
Nature ni libre, ni à l'état sauvage. Nature confinée avec des oies parquées derrière un grillage, des vaches dociles à brouter dans un pré et une forêt domestiquée par la main de l'homme pour le préserver de lui-même. Parcelle balisée de sentiers de randonnées au coeur d'un espace protégé. En me promenant, ce lundi ensoleillé, je n'ai pas retrouvé l'esprit des balades que nous faisions en famille au temps de mon enfance. Sur fond d'épidémie galopante, confinés nous sommes à nouveau avec ce sentiment de plus en plus marqué d'être privés ou spoliés de nos libertés élémentaires comme celle de travailler et de se réunir en famille. En cette seconde mi-temps de vacances scolaires, j'aurais du accueillir à la maison Petit Poucet, Petit Filou et leurs mamans. Raté. Côté bronchite, j'ai rechuté et le spleen s'est sournoisement installé. Ceci d'autant que nous n'avons aucune certitude sur la date de nos retrouvailles. C'est l'automne et, chaque jour, nous nous enfonçons un peu plus dans l'obscurité et l'obscurantisme avec ce sinistre attentat niçois, hier. Que faire sinon courber le dos en espérant des jours meilleurs. Prenez soin de vous.
15 août entre chien et loup
Nous voici parvenus presque sans nous en rendre compte à la mi-août avec un ciel chargé et une lumière de fin d'été entre chien et loup. En temps ordinaire, je m'en rejouis. C'est prémice à la rentrée. Cette année, je peine à me faire à mon nouvel environnement et je ressens un étrange malaise de ceux qui m'ont conduite à la surconsommation de tranquillisants, il y a plus de trente ans, quand nous nous étions installés sur la terre des betteraviers. C'était la première rentrée des classes de mes enfants.
Je paresse et mentalement, j'ai un frein à défaire mes cartons. J'ai déjà les yeux rivés aux petites annonces immobilières avec pour tout horizon, rien. Le marché est figé. Il retient son souffle. Il y a ceux qui jouent la méthode Coué et assurent que les affaires iront comme avant. Il y a les oiseaux de mauvais augures qui prédisent une chute inéluctable des prix pour cause de crise économique et sanitaire. Ces derniers ont probablement raison et je vais devoir faire preuve de patience si je ne veux pas acheter un bien qui vite se dévaluera. Je n'ai plus le droit à l'erreur. Je ronge mon frein. On nous annonce de la pluie et de la fraîcheur pour les jours à venir. Les vaches, elles, sont heureuse de retrouver à brouter une herbe plus verte.
PETIT PAYSAN
J'ai voulu voir ce film mais j'étais loin d'imaginer un tel drame au sens propre du terme. Ce film est à vrai dire un documentaire sur la tragédie de nos éleveurs de bovins entre crise laitière et maladies à répétition. Celui là est costaud. Pierre, jeune trentenaire, amoureux fou de son troupeau est omnibulé par le spectre d'un virus qui décime des cheptels entiers. Quand il alertera les autorités, on lui rira au nez. Pourtant, la maladie est là et sa première vache va tomber. Il se dit que s'il fait attention, il va s'en sortir. C'est ainsi que de Charybde en Scylla, il va entrainer sa soeur, vétérinaire, dans sa fuite en avant. Un jour, il se rendra à l'évidence malgré son déni. Ce film, sans concession aucune, pointe aussi les maladies graves qu'éleveurs et agriculteurs couvent ou contractent. C'est l'avenir qui est mis en question. A voir si vous avez le coeur et les convictions qui vont avec.
LE BONHEUR EST DANS le PRE
Hier, nous avons pris la route à l'est pour aller prendre l'air en Seine et Marne. A Lumigny, c'était le weekend de la fraise. Hélas, nous ne l'avons pas trouvée assez abondante pour en faire des confitures. Ca ne fait rien. Le bonheur est dans ce pré depuis tant d'années. Cette vache est nouvelle à l'entrée du hangar. Ce contact avec Dame Nature nous a revigorés. Nous reviendrons pour plus de fruits à cueillir. La saison est loin d'être terminée. Bonne semaine.
¤ La Vache ¤
Jules avait envie de voir ce film. C'est ainsi que nous avons découvert le cinéma de notre ville et nous avons vivement apprécié ses salles confortables et ses billets à petit prix. Ce film récompensé au Festival de la Comédie de l'Alpe d'Huez est comme l'indique son affiche, tendre, drôle, émouvant. On ne peut que songer à Fernandel dans la vache et le prisonnier. Ce n'est pas la même histoire. Fatah est un petit paysan algérien et il est fou de sa vache Jacqueline. Il va tout faire et plus encore pour l'emmener à Paris, au Salon de l'Agriculture. Ce film raconte son périple depuis son pays et notre capitale avec en route d'étonnantes et belles rencontres. Lambert Wilson brille en gentleman, noble et fauché. Jamel Debbouze s'amuse beaucoup. Un film à voir effectivement. Quant à nous, nous allons guetter les séances au Figuier Blanc.